Et si la solution la plus durable ne se trouvait pas là où on l’attend ? Béton ou PEHD : repenser la gestion de l’eau...
Dans l’univers de la construction et de la gestion de l’eau, le choix des matériaux est souvent guidé par l’habitude : le béton reste un réflexe quasi automatique. Pourtant, l’essor des matériaux synthétiques, et notamment du polyéthylène haute densité (PEHD), change la donne. Plus légers, plus faciles à mettre en œuvre et plus durables, ils apportent une réponse moderne à des enjeux techniques et environnementaux majeurs.
Afin de garantir la fiabilité des informations présentées, toutes les données techniques mentionnées dans cet article sont issues de sources documentées. Vous retrouverez l’ensemble de ces références en fin de page.
Exemple du projet OPAM :
En Suisse, un projet OPAM (Ordonnance sur la protection contre les accidents majeurs) désigne un chantier soumis à des règles fédérales strictes de sécurité, destinées à prévenir les risques liés aux infrastructures sensibles. Dans le cadre du projet de pose de rails de tram, cette réglementation imposait notamment l’intégration d’une fosse de relevage conforme.
Concrètement, un bassin de 40 m³, initialement prévu en béton, a ainsi été repensé en PEHD (polyéthylène haute densité) afin de répondre pleinement aux exigences de l’OPAM.
Grâce à la préfabrication en atelier, à une étanchéité garantie, à une installation simplifiée et à une longévité accrue, le matériau synthétique a permis de combiner efficacité de chantier et performance durable.
Dans cet article, nous allons explorer pourquoi et comment ces solutions s’imposent aujourd’hui. Après avoir abordé les aspects d’installation et de maniabilité, nous analyserons leur performance, avant de mettre en perspective leur durabilité et leur impact environnemental
- Installation et maniabilité
- Performance
- Durabilité et impact environnemental
Installation et maniabilité
Légèreté
Une fosse en PE est jusqu’à dix fois plus légère qu’une fosse en béton. Concrètement, cela veut dire qu’elle se transporte sans système complexe (camion) et qu’elle se met en place beaucoup plus facilement (grue). Pour les équipes sur le terrain, c’est un vrai gain de temps et d’énergie.
Installation simplifiée
Une fois arrivée sur le chantier, son installation ne demande pas de moyens lourds. Avec des systèmes de levage adaptés, elle trouve rapidement sa place. Cette légèreté et cette simplicité permettent de réduire les coûts et de limiter les imprévus lors de la pose.
Adaptabilité et constructions spéciales
Autre atout : la souplesse de fabrication. Que ce soit la hauteur, le diamètre, la forme ou même les accessoires comme les rails de guidage et les rehausses, tout peut être adapté. Chaque solution est donc conçue sur mesure selon les besoins du projet
Performance non-négligeable
Contrairement au béton, qui peut se dégrader sous l’effet du H₂S et des eaux agressives, le PEHD est conçu pour résister à des environnements chimiques exigeants. Il conserve ses propriétés mécaniques et structurelles dans une plage de pH allant de 2 à 12, couvrant ainsi la quasi-totalité des conditions rencontrées dans les réseaux d’assainissement et les eaux industrielles. Cette inertie chimique évite la corrosion, la lixiviation et la détérioration prématurée des ouvrages, sans nécessiter de revêtement protecteur.
En parallèle, la paroi interne du PEHD reste parfaitement lisse dans le temps. Son coefficient Hazen-Williams élevé (C ≈ 150) — nettement supérieur à celui du béton (souvent ≤ 120) — garantit un écoulement optimal et constant sur toute la durée de vie de l’installation. Cela limite l’encrassement, réduit les pertes de charge et assure la performance durable des équipements en aval, comme les pompes et les filtres.
Un autre point fort est sa conception en un seul bloc soudé. Cela signifie qu’il n’y a pas de joints fragiles pouvant se fissurer ou laisser passer l’eau. Pas de fuite, pas d’infiltration : la fiabilité est garantie.
Enfin, lors de l’installation, ces fosses en PEHD sont associées au béton pour assurer un ancrage solide. Plutôt que de s’opposer, les deux matériaux se complètent et forment un duo efficace sur le chantier.
Durabilité et impact environnemental
Maintenance et durée de vie
Grâce à leurs parois lisses et à leur conception robuste, les réservoirs en PEHD nécessitent très peu de maintenance et affichent une longévité exceptionnelle. Les matériaux PE100-RC, testés selon les normes de résistance à la fissuration lente, garantissent une durée de vie d’au moins 100 ans, la durée de rupture par vieillissement thermique à 20 °C étant extrapolée à plus de 460 ans selon la loi d’Arrhenius. Cela signifie une stabilité structurelle et fonctionnelle durable, même dans des conditions d’exploitation exigeantes.
Installé aujourd’hui, un bassin pourra encore être opérationnel en 2075. Autrement dit : un seul investissement pour plusieurs générations d’utilisateurs, avec des économies durables à la clé.
Absence de PFAS dans nos matériaux PEHD
Les PFAS sont une famille de composés chimiques synthétiques, utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, résistantes à l’eau et aux graisses. On les trouve dans des mousses anti-incendie, textiles, emballages alimentaires, et parfois dans les matériaux de construction.
Le problème ? Les PFAS sont extrêmement stables dans l’environnement. Ils se dégradent très peu, migrent dans l’eau et les sols, s’accumulent dans les organismes vivants… et sont désormais qualifiés de polluants éternels. Certains sont associés à des effets sanitaires graves.
Selon l'analyse de nos matériaux PEHD menée par le laboratoire Eurofins et expliquée dans notre dernier article de newsletter, ils présentent des concentrations inférieures aux limites de quantification pour les 21 substances PFAS analysées. En clair : aucune trace détectable de ces composés dans nos ouvrages PEHD.
Empreinte carbone
Une étude comparant des tuyaux HDPE et béton (diamètres 600 à 1800 mm) a montré que le béton génère 21 % de plus de gaz à effet de serre (cradle-to-gate) et jusqu’à 95 % de plus (gate-to-site) que l’équivalent HDPE.
Recyclabilité
Après plus de 100 ans d’usage, les tubulures en PE et PE100-RC peuvent être recyclées à 100% pour des applications hors pression ou servir de matière première pour le recyclage chimique.
Il s’inscrit donc ainsi dans une logique d’économie circulaire et répond aux exigences croissantes en matière de construction durable. Contrairement à d’autres plastiques controversés, il ne relargue pas de substances toxiques ni de microparticules dans l’eau.
Conclusion
Le choix du matériau n’est jamais anodin : il engage la réussite du chantier, la performance de l’ouvrage et son impact environnemental. Avec le PEHD, Plastitech démontre qu’il est possible de concilier pragmatisme, innovation technique et responsabilité durable.
Le projet OPAM l’a confirmé : là où le béton paraissait incontournable, le PEHD s’est imposé comme une alternative plus efficace, plus durable et plus adaptée aux enjeux actuels.
Pour aller plus loin :
Adopter le PEHD, ce n’est pas seulement changer de matériau : c’est changer de perspective. C’est repenser nos ouvrages pour les rendre plus simples à construire, plus performants à long terme et plus respectueux de l’environnement. Une transition qui, à l’image du projet OPAM, marque un tournant pour l’avenir de la gestion de l’eau.
Sources
https://www.ifanpiping.com/info/impact-of-water-chemistry-on-hdpe-pipe-fitting-103109501.html
https://ifanplus.com/knowledge/exploring-the-environmental-benefits-of-hdpe-pipes/
https://www.pe100rc-pipe.com/HDPE-Pipes-The-Environmental-Benefits-of-a-Sustainable-Piping-Material?
https://www.jhd-material.com/knowledge/how-long-does-hdpe-last-for-
https://www.albiladpolypipes.com/index-3.html?

